Le festival de Cornouaille est un festival annuel se déroulant dans la ville de Quimper (Bretagne) au mois de juillet (clôture au 4e dimanche du mois) , mettant en avant la culture bretonne dans sa diversité et sa richesse. Près de 180 spectacles, concerts et animations se déroulent en journée et en soirée au cœur urbain de la Ville de Quimper : « un festival au cœur d'une ville et d'une culture ». C'est un des évènements culturels majeurs de la Région Bretagne.
Au son des binious
AQuimper, le son des cornemuses et des binious s’élève autour de la cathédrale Saint-Corentin depuis déjà plusieurs jours. Et pour cause, le Festival de Cornouaille bat son plein. Entamée mardi, cette manifestation unique en son genre, qui accueille chaque année près de 200 000 spectateurs, s’achèvera dimanche soir en beauté. Au détour des quais du centre-ville et des rues médiévales, on retrouve de nombreuses scènes colorées, des chapiteaux de fest-noz (désormais reconnu au Patrimoine immatériel de l’Unesco) et des stands d’artisans du coin. Du matin au soir, la musique semble ne jamais s’arrêter, pendant « le Cornouaille »;, comme l’appellent les Quimpérois. D’ailleurs, ce soir, le public pourra assister à un concert d’Alan Stivell, ou encore à celui de Red Cardell. Tout le monde en parle. « Ici, tout est magnifique », s’extasient Isabelle, venue de Vendée, et son amie réunionnaise, passée à Quimper un peu par hasard. « On ne force pas la main aux visiteurs, on invite à la déambulation et à la découverte. Vraiment, on s’éclate depuis deux jours. » Le temps d’une balade dans la vieille ville, on croise la route de danseurs de cercles celtiques, de bagadou — le pluriel de « bagad » —, et les odeurs de beurre des innombrables crêperies locales viennent titiller les narines. « C’est presque caricatural, mais c’est chouette », glisse Julie, 26 ans.Ne surtout pas perdre la tradition
« La Cornouaille, c’est l’ouest de la Bretagne — en gros, de Lorient (Morbihan) jusqu’à la pointe du Raz (Finistère) », explique Igor Gardes, directeur du festival. Ce défenseur du territoire comme du terroir raconte avec passion à qui veut l’entendre l’histoire du « premier festival folklorique populaire de France, et l’un des plus anciens, vu qu’il existe depuis 93 ans ! ». « Lors de la Première Guerre mondiale, beaucoup de Bretons sont partis au combat en costume traditionnel et sont revenus en civil. L’idée de la fête est venue de là : il ne fallait surtout pas perdre la tradition, ne serait-ce que pour les femmes restées au pays. » Le festival célébrait donc à l’origine la reine de Cornouaille. Dimanche, à l’issue de l’événement, et après l’intervention de 2 000 danseurs et musiciens, une jeune fille issue d’un cercle celtique sera d’ailleurs élue. « Cette compétition ne ressemble en rien à un concours de Miss France », lance Hervé, un habitué des festivités. « Elle fait se mesurer des danseuses représentant leur cercle celtique et portant le mieux leur costume traditionnel. » Loin d’un concours de beauté caricatural, les jeunes doivent aussi défendre un dossier sur un thème lié à la Bretagne et son histoire. « La reine, c’est l’emblème des festivités », conclut Igor Gardes. « Elle doit révéler l’évolution du patrimoine et des traditions. Elle pose aussi deux questions identitaires très importantes pour nous. Qu’est-ce que la culture bretonne ? Et comment on la partage ? »Parlez-vous breton ?
Le temps du Festival de Cornouaille, une douzaine de lycéens âgés de 16 à 18 ans ont lancé un mouvement itinérant : la Bilb, pour Brigade d’intervention en langue bretonne. « L’idée, c’est de sensibiliser le public et les passants au breton, explique Aël-Anna, 17 ans. De mesurer aussi le niveau de connaissance des gens du coin. » Les jeunes déambulent dans les endroits stratégiques du centre et des scènes, armés de leurs petits gwenn ha du (drapeau breton), et proposent d’apprendre et de réciter des mots. Les « demat » (« bonjour »), « kenavo » (« au revoir »), « yec’hed mat » (« à la tienne ») fusent dans les rues pavées de la vieille ville. « Il s’agit de montrer que c’est une langue encore très dynamique. La preuve : on est tous jeunes, on parle tous breton, et non, c’est pas ringard ! »Pratique
Festival de Cornouaille, jusqu’au dimanche 29 juillet. Evénements gratuits, de 11 heures à 23 heures (ou 1 heure du matin selon les scènes). Tarifs pour les concerts payants, en salles (Théâtre de Cornouaille, le Novomax et l’espace Pierre-Jakez-Hélias) : de 12 à 30 € en moyenne. Tarif pour la journée du dimanche (payante partout) : entre 6 et 8 € ; gratuit pour les moins de 10 ans.Infos pratiques
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