COVERTRAMP

Au crépuscule des années 70, ado vaguement pubère, je découvrais Supertramp… J’en fus bouleversé. Je fis alors de trois albums (Even in the Quietest Moments, Crime of the Century, Crisis, What Crisis ?) auxquels se joindrait bientôt un quatrième (Breakfast in America) le fond sonore de mon adolescence. Il n’y avait pour moi rien à jeter dans cette musique où le clavier prédomine, le saxo fait irruption, l’harmonica s’immisce et le reste suit. J’y percevais un rock en évolution, plus en subtilité et en harmonie, moins tapageur, moins chaotique. Apparemment, d’autres tombèrent sous ce charme novateur qui les orienta mieux que ne l’eût fait le plus chevronné des conseillers : ils seraient musiciens… Et ils le sont devenus ! Une femme, cinq hommes : ils forment aujourd’hui un groupe, Covertramp, dont la spécialité est d’aligner les tubes de leur groupe de référence. Je les ai découverts, hier, au Casino de Paris. Une merveille. School, Dreamer, The logical Song… Mimétisme vocal, respect de la partition originelle, tout y était. Et il n’y a toujours rien à jeter. Deux heures de concert, deux heures pour une résurrection. Il suffisait de fermer les yeux et on y était… Covertramp donc… Hommage parfait, émotion intacte. S’ils passent à proximité de chez vous, ne les ratez surtout pas : vous n’êtes pas à l’abri de verser une ou deux larmes pour peu que vous ayez, vous aussi, jadis, aimé Supertramp. Patrice Romedenne