Y aura-t-il des places en fac pour tout le monde  ?

Des organisations étudiantes dénoncent le fait que des universités limitent leurs capacités d’accueil.

Les capacités d'accueil des universités restent largement inférieur à la demande des lycéens. LP / Olivier Corsan
Les capacités d'accueil des universités restent largement inférieur à la demande des lycéens. LP / Olivier Corsan

    Seize places manquantes en fac de psychologie, vingt en licence de design, seize en maths et informatique et pas moins de 167 en sport (Staps)…

    Selon le projet présenté hier à son conseil formation et vie universitaire, que « le Parisien » - « Aujourd’hui en France » s’est procuré, il y aura moins de place à la rentrée 2018 à l’université de Strasbourg. Et la situation pourrait se reproduire dans bien d’autres villes.

    Alors que l'Assemblée nationale a commencé hier à étudier le projet de réforme de l'accès à l'université, les représentants des étudiants s'inquiètent. Les universités, qui tiennent en ce moment leurs conseils d'administration, semblent tentées de limiter artificiellement le nombre de places disponibles dans leurs cursus de licence pour se laisser la possibilité de sélectionner les candidats de terminale sur dossier.

    «Un seuil maximal de capacité d’accueil»

    A l’université de Caen, « un seuil maximal de capacité d’accueil a été fixé dans toutes les filières, et celui-ci ne prévoit pas tellement de marge pour augmenter les effectifs, alors qu’on sait que le nombre d’étudiants est en hausse »

    , s’alarme un représentant de la fédération des étudiants de Caen-Basse-Normandie. Il craint la surchauffe, y compris dans des amphis normalement épargnés. Pourtant, selon le plan Etudiant présenté le 30 octobre par le gouvernement, la sélection sur dossier ne devrait être qu’un dernier recours, dans les cas où le nombre de candidats est bien supérieur au nombre de places disponibles, contrôlé et validé par les recteurs d’académie.

    Les critères de sélection des élèves devront obéir à un cahier des charges national, finalisé aujourd’hui par le ministère de l’Enseignement supérieur.

    «On prend le risque de laisser encore beaucoup d’étudiants sur le carreau»

    « Si toutes les universités commencent à fixer des capacités d'accueil limitées, y compris dans des filières où l'on n'en a pas besoin, cela va forcément provoquer des tensions et on prend le risque de laisser encore beaucoup d'étudiants sur le carreau cet été », prévient Jimmy Losfeld, président de la principale fédération étudiante, la Fage, qui soutient pourtant du projet de loi du gouvernement. Lilâ le Bas, son homologue de l'Unef, hostile depuis le départ au texte, « ne doute pas que certaines universités vont utiliser la loi pour créer des filières d'élite. »

    A Strasbourg, où la faculté de sport (Staps) avait accepté l'été dernier de pousser les murs de ses amphis de 450 places, pour accepter 667 étudiants, le nombre de candidats admis devrait retomber à 500 à la rentrée. « On a joué le jeu l'an dernier mais on s'est mis dans de grandes difficultés, explique le doyen de la faculté des sciences du sport de Strasbourg, Jean Saint-Martin. Il nous faut revenir à un chiffre plus conforme à nos capacités. » D'autant que le nombre de redoublants s'annonce élevé : alors que la fac anticipait « 20% de décrocheurs » cette année, seulement 5% des étudiants de première année ont jeté l'éponge. Une bonne nouvelle... qui complique les affaires de la faculté.

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    Christel Brigaudeau

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