Un MBA, excellente idée… Mais pour quoi faire ?

Décryptage. Master of Business Administration sonne comme un passeport direct vers les plus hautes fonctions. En est-il vraiment ainsi ? Et pour vous, est-ce le bon choix ?

Un MBA, excellente idée… Mais pour quoi faire ?

    Master of Business Administration sonne comme un passeport direct vers les plus hautes fonctions. En est-il vraiment ainsi ? Et pour vous, est-ce le bon choix ?

    Depuis sa création il y a un siècle à Harvard, le MBA a bien évolué. À l’origine, c’est un programme généraliste, dédié aux professionnels en poste (les bien nommés executives) repérés par leur hiérarchie pour occuper des postes de direction.

    Mais voilà : d’autres formes ont éclos.

    Le label pouvant être utilisé librement, les écoles accolent son nom à des programmes qui n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres : généralistes ou spécialisés, destinés aux pros, aux étudiants, aux deux… Le prix aussi varie : de 5 000 à 90 000 € en France, et jusqu’à 150 000 € aux États-Unis. Un lourd investissement… À titre de repère, les programmes évoqués ci-dessous coûtent entre 8 000 et 12 000 €.

    Profils des participants

    C’est la première question à se poser. Le programme que vous visez accueille-t-il des cadres en poste, des chefs d’entreprise ? Et s’il a été conçu pour les étudiants, vérifiez quel est leur niveau : bac +3, 4, 5 ou 6 ? Étudiants et salariés côte à côte À l’ILV (Institut Léonard de Vinci), à Paris-La Défense, on mélange étudiants et professionnels, comme le précise sa directrice générale, Anne Mereyde : « 60 à 70 % des participants sont en poste ou en reconversion. Les autres sont des étudiants qui continuent après un master. » Comme ces MBA spécialisés sont dispensés à temps partiel (souvent un jour par semaine), les salariés continuent à travailler ; les étudiants eux, le suivent en alternance. Le même brassage s’opère au niveau des âges et des parcours : diplômés de sciences, business, droit, etc. « Nous cherchons la complémentarité qui apportera un vrai souffle à nos programmes », avance Anne Mereyde.

    Spécialisations tous azimuts

    Les disciplines aussi sont variées. L’ILV fait le choix de l’expertise : Smart City et Management des Ecoquartiers, Smart Energy ou encore Intelligence artificielle… « Nous ouvrons un cursus lorsque nous avons ciblé des besoins réels dans les entreprises », souligne Anne Mereyde.

    C’est aussi le cas à l’ESG (École supérieure de gestion), présente dans sept villes françaises, qui ne propose pas moins de 30 spécialisations : management du luxe, du sport… Avec une différence notable : ici, les participants sont plutôt des étudiants de niveau bac +3. La formule plaît : « Nous comptions 50 étudiants à mon arrivée, il y a sept ans. Aujourd’hui, ils sont 550 », fait valoir Alain Kruger, directeur des MBA de l’ESG.

    Question de cohérence

    La vocation du MBA est de construire son réseau, d’une part, et d’ajouter à son profil une compétence qui le complétera intelligemment d’autre part. Exemples typiques : un ingénieur suit un MBA généraliste pour apprendre à manager une équipe ; un diplômé d’école de management choisit un MBA spécialisé pour acquérir plus de technicité dans un domaine. Ce n’est qu’au prix de cette cohérence que le label aura de la valeur sur le marché du travail.

    À l’école supérieure de commerce EDC Paris, on cherche à répondre à ces deux publics.

    Proposant déjà des cursus spécialisés, l’école a décidé d’en ouvrir un généraliste « destiné à des participants de différents horizons, avec au moins trois ans d’expérience », détaille Anne Massie, responsable pédagogique des MBA spécialisés. Et il y aura deux réponses possibles, poursuit-elle : « 1. Je suis un salarié dans une entreprise qui me propose un nouveau poste et je dois me former sur certains aspects. 2. J’ai envie de démarrer une nouvelle carrière, dans un secteur dont je veux connaître tous les rouages ».

    LE CHIFFRE

    5

    C’est le nombre de programmes MBA français présents dans le top 100 mondial du Financial Times : ceux de l’Insead, HEC, Edhec, Essec et EM Lyon. (Source : Financial TimesGlobal MBA ranking 2018)

    « C’est la combinaison des compétences qui nous intéresse »

    Expert

    Gwenola Houdeye - Directrice du développement RH France de Saint-Gobain

    Quels profils MBA privilégiez-vous dans vos recrutements ?

    Nous suivons de près les programmes dispensés par les écoles car nous recrutons environ 800 cadres par an, dont 20 % sont des jeunes diplômés. Ces profils nous attirent plutôt pour les postes en marketing, finance et management. Nous recrutons des participants de différents MBA, qui peuvent être executives ou non, avec une préférence pour les programmes généralistes.

    Pour vous, un candidat justifiant d’un MBA a-t-il un avantage indéniable ?

    Cela varie énormément. Faire un MBA pour faire un MBA n’a pas de sens. Cela apporte de la valeur quand il y a une complémentarité entre les formations suivies. Un candidat qui a reçu une formation d’ingénieur puis s’est exposé au management a un réel avantage par rapport aux autres. Ce qui est vrai pour le MBA l’est pour d’autres diplômes. C’est la combinaison des compétences qui nous intéresse. Le diplômé d’un master en marketing qui effectue un mastère spécialisé dans le digital est un bon exemple de profil attractif.

    Quels conseils donneriez-vous aux étudiants ?

    Déjà, prenez le temps de vous repérer dans l’offre des masters, car elle est pléthorique. Et si certains domaines paraissent séduisants, il faut les confronter à la réalité. Chez Saint-Gobain, nous rendons publiques toutes nos offres d’emploi : il n’y a qu’à les consulter pour se rendre compte des besoins réels d’une entreprise comme la nôtre. J’ajoute que nous recrutons plus de 1 000 alternants chaque année, issus de formations variées. De belles missions sont proposées, n’hésitez pas à nous solliciter !

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