Parcoursup : les parents aussi sont stressés

La nouvelle plate-forme d’orientation entre en service aujourd’hui, avec la promesse d’un processus plus serein qu’avec APB. Mais dans les familles, comme chez Nathalie, le stress perdure.

Dans la salle polyvalente du lycée Ionesco, des parents qui ont été confrontés au système APB l’an dernier échangent avec ceux qui étrennent Parcoursup cette année. LP/Lucas Barioulet
Dans la salle polyvalente du lycée Ionesco, des parents qui ont été confrontés au système APB l’an dernier échangent avec ceux qui étrennent Parcoursup cette année. LP/Lucas Barioulet

    Cette fois, ils entrent dans le dur. A partirdu 22 janvier, tous les élèves de terminale peuvent commencer à inscrire leurs souhaits d’études supérieures sur la nouvelle plate-forme en ligne Parcoursup, créée par le gouvernement pour remplacer le décrié système APB (Admission post-bac).

    Ces nouvelles règles de fonctionnement présideront aux destinées de quelque 800 000 jeunes d’ici à septembre.

    Dans les lycées, les réunions d’information se multiplient sur le sujet sans tarir le flot des questions des parents qui, à six mois du grand saut, entendent encore leur ado dire à table : « J’sais pas c’que j’veux faire ! »

    « La semaine dernière, je demandais à mon fils s’il était bien inscrit sur Parcoursup, il m’a envoyée balader… Dès que j’aborde le sujet, il se braque »

    , se lamente Nathalie, maman de deux adolescents en 3 e et en terminale. Elle a pris place parmi la centaine de parents réunis samedi dans la salle polyvalente du lycée Eugène-Ionesco d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). L’association des parents d’élèves y organisait une rencontre, sorte de thérapie de groupe entre les anciens combattants d’APB et les novices de Parcoursup…

    « Mon fils est en 3e année de médecine, et je précise qu’il n’a eu que mention assez bien au bac », raconte cette ancienne parent d’élève

    , en suscitant quelques « oh ! » admiratifs ou envieux dans la salle. « Faites confiance à vos gamins ! On projette trop sur eux nos propres angoisses », répète de son côté Annie, mère de trois grands enfants, dont un aîné « qui avait 4 sur 20 en maths au lycée, ce qui ne l’a pas empêché de devenir ingénieur ».

    Le témoignage va droit au cœur de Nathalie : « J’avais l’impression avant de venir que tout allait être foutu pour mon fils parce qu’il ne travaille pas assez. » Pour le motiver, elle a acheté le guide de l’Onisep sur les études post-bac et elle le laisse négligemment traîner sur la table du salon. « Mais pour l’instant, cela n’a pas provoqué de déclic ! »

    Le souci d'Odile, c'est plutôt la rigidité du système scolaire qui risque d'enfermer son garçon dans une filière technologique qui ne lui plaît plus tant que ça. « Dans le fond, on a tous peur que nos enfants perdent du temps dans leurs études, parce que socialement c'est mal vu de se tromper… Il faudrait qu'on aie tous des enfants brillantissimes, quelle pression ! »

    Sylvie, elle, a de la chance : son fils sait quelles cases cocher : des prépas scientifiques. Mais lesquelles ? Et quelle fac en secours ? L’objectif avancé par le gouvernement de remettre de l’humain dans la procédure d’affectation la laisse un peu circonspecte. « Cela veut dire aussi qu’on va remettre de l’arbitraire dans le système. Il y aura des décisions pas toujours rationnelles prises autour d’une table, par on ne sait pas bien qui… »

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