L'année de césure à la fac maintenant encadrée et sécurisée

Statut d'étudiant, formation, bourse, sécurité sociale... les étudiants en université ont maintenant les mêmes garanties que ceux de grandes écoles lors de leur année de césure.

Margaux, étudiante à Paris-Dauphine, a interrompu ses études durant un an pour partir à Londres. Une césure qui est désormais encadrée et sécurisée
Margaux, étudiante à Paris-Dauphine, a interrompu ses études durant un an pour partir à Londres. Une césure qui est désormais encadrée et sécurisée

    Faire un break dans ses études, un étudiant sur deux en rêve (Selon l’enquête réalisée par Vivavoice pour l’association Animafac). Un rêve facilité par une circulaire du ministère de l’Education, publiée le 23 juillet, et qui sécurise cette interruption d’études. Très pratiquée notamment dans les écoles de commerce ou certaines formations d’ingénieur, elle l’est beaucoup moins dans les universités publiques où les étudiants redoutent… de ne pas retrouver leur place.

    Pour encourager cette césure jugée positive pour « le développement personnel » ou « l'acquisition de compétences nouvelles », le ministère a instauré un cadre juridique : les établissements garantiront désormais la réinscription de l'étudiant à son retour — tandis que celui-ci s'engage à réintégrer sa formation — , il pourra éventuellement valoriser les compétences acquises sur son CV et surtout conserver son statut d'étudiant, sa couverture sociale, voire sa bourse. Stage, formation à l'étranger, service civique, bénévolat, contrat à durée déterminée, tout est possible.

    « Je voulais être sûre de mon choix d’orientation »

    Malgré l'absence de garantie quand elle s'est lancée, Margaux, 24 ans, est ravie des deux stages effectués après son master 1 de sciences politiques et sociologie à l'université Paris-Dauphine. « J'ai fait le choix de la césure non seulement parce que je voulais avoir une expérience professionnelle, mais aussi pour me couper du monde universitaire et être sûre de mon choix d'orientation, confie-t-elle. Et sur un plan plus personnel, j'ai vraiment gagné en maturité. » Elle a effectué un stage en marketing dans une galerie d'art londonienne, avant d'enchaîner avec un stage de six mois en communication et relations presse chez Sotheby's, puis chez Artcurial. Un atout pour accéder ensuite au très sélectif master de management des organisations culturelles, dont elle vient d'être diplômée.

    « J'ai appris à me débrouiller seule. Sans compter l’ouverture d’esprit, avec des cultures qui varient énormément. »

    Quant aux élèves d'écoles de commerce, ils ne tarissent pas d'éloges sur cette césure programmée dans leurs études. Sonia, 22 ans, étudiante à la Toulouse Business School, a déjà effectué un stage de six mois « dans une boîte à taille humaine » en Australie et elle est actuellement en Allemagne. « J'ai appris à me débrouiller seule : trouver un logement, ouvrir un compte en banque, me renseigner pour les visas, connaître mes droits, les démarches à faire lorsqu'on arrive dans une nouvelle ville, s'enthousiasme l'étudiante. Sans compter l'ouverture d'esprit, avec des cultures qui varient énormément à l'étranger ! »

    Mais l’

    Australie

    , ça n’est pas à la portée de toutes les bourses. D’ailleurs, selon l’enquête réalisée par Animafac sur l’année de césure, 51 % des 18-24 ans interrogés estiment qu'« il leur faudrait des moyens qu’ils n’ont pas forcément ». François, étudiant à Audencia, a du coup travaillé une bonne partie de ses neuf mois passés en Australie, grâce au

    Working Holiday Visa

    , un programme international qui allie voyages et jobs. « Je suis allé à Sydney, Melbourne, Alice Springs, Perth, énumère-t-il. J’ai été prof de français puis serveur… et même cueilleur dans une ferme de blueberries ».

    Chiffres selon l’enquête réalisée par Vivavoice pour l’association Animafac, en mars dernier, auprès de 1 000 jeunes de 18 à 24 ans.

    Hélène Terzian

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