INSEEC et SKEMA : quand les écoles tirent leur épingle du jeu

Pour séduire les candidats, toutes les business schools tentent de faire la différence par leurs choix stratégiques. Dans un marché de plus en plus concurrentiel, SKEMA et l’INSEEC attirent de plus en plus d’étudiants

Catherine lespine à gauche (INSEEC) et Alice Guilhon (SKEMA)
Catherine lespine à gauche (INSEEC) et Alice Guilhon (SKEMA)

    Pour séduire les candidats, toutes les business schools tentent de faire la différence par leurs choix stratégiques. Dans un marché de plus en plus concurrentiel, SKEMA et l’INSEEC confortent leur position et attirent de plus en plus d’étudiants. Décryptage d’un succès avec leurs directrices générales, Alice Guilhon et Catherine Lespine.

    Cette année, le concours BCE – Banque Commune d’Épreuves de 31 écoles de management – a connu une légère baisse de candidats : - 2,17 %, en moyenne. Si la plupart des écoles sont concernées, d’autres font mieux que résister. Les plus cotées (EDHEC, HEC, EM Lyon, ESC Grenoble et ESCP Europe) enregistrent une légère hausse, tout comme SKEMA, avec un peu plus de 3 %. L’INSEEC, quant à elle, séduit 13 % de candidats en plus par rapport à 2011.

    Ces deux dernières écoles se ressemblent à plus d’un titre. D’abord, sur les volumes d’étudiants, parmi les plus élevés du paysage français. Le Groupe INSEEC compte ainsi plus 11 500 élèves, tous programmes confondus, et un réseau de 35 000 diplômés. De son côté, SKEMA forme près de 10 000 étudiants. Dans ces deux établissements, le programme Grande École rassemble environ 3 000 étudiants.

    Une logique multi-campus

    Pour autant, ce facteur n'explique sans doute pas l'attractivité des deux écoles. « Ce n'est pas la taille des promotions qui intéresse les étudiants, estime Alice Guilhon, directrice générale de SKEMA. L'organisation en multi-campus, en revanche, les séduit. » Les deux écoles ont fait le choix de plusieurs implantations nationales et internationales. Paris, Bordeaux, Lyon, Londres, Chicago, Monaco, et Los Angeles (d'ici 2014) pour l'INSEEC< ; Lille, Sophia-Antipolis, Paris, Suzhou, Raleigh et Casablanca pour SKEMA. « Le Groupe INSEEC s'est construit historiquement sur un modèle multi-sites, avec des campus dans les centres-villes de métropoles

    attractives et universitaires, précise Catherine Lespine. Les étudiants apprécient les possibilités d’études offertes par ces implantations ». Le modèle de SKEMA repose sur l’économie de la connaissance et la performance durable, qui impliquent des liens étroits avec le monde de la

    recherche et les entreprises.

    Les implantations américaine et chinoise ont été décidées en fonction de la présence de technopôles, comme c’était le cas pour les campus français, et les liens entre les sites et leur environnement direct ouvrent de nombreuses opportunités aux étudiants. La spécialisation International Business est ainsi proposée sur Lille, Sophia-Antipolis, Raleigh et Suzhou – une immersion dans différentes cultures d’affaires, qui cadre avec les objectifs de la spécialisation.

    Peut-on résumer le succès des deux écoles à leur politique en termes d’implantations ?

    Si elle y contribue, bien d’autres motivations entrent en ligne de compte. Comme dans chaque école, les éléments examinés par les candidats sont nombreux. « Nous bénéficions d’un bouche-à-oreille positif, et la qualité de nos partenaires internationaux fait aussi la différence, estime Catherine Lespine. Le projet pédagogique est aussi un moyen de se différencier, avec une grande importance accordée à la culture générale ou à la géopolitique. Notre rôle est d’aider les jeunes à acquérir tous les outils de la réflexion. » La même logique est à l’œuvre à SKEMA, qui cherche à former des professionnels multiculturels, préparés à la complexité et aux changements.

    Femmes dirigeantes : une exception

    Si les deux écoles partagent des logiques communes, il en est de même pour les deux directrices générales. Toutes deux apprécient la diversité des profils d'étudiants, et défendent à ce titre le modèle des classes préparatoires. « Je crois profondément en ce système, qui correspond mieux à certains étudiants qu'à d'autres, précise Catherine Lespine.

    Le passage en CPGE permet de mûrir intellectuellement et d’acquérir de solides méthodes de travail et d’analyse. » Alors que SKEMA devrait prochainement accueillir une classe préparatoire sur son campus de Raleigh, Alice Guilhon insiste sur l’importance de promouvoir l’excellence du modèle des CPGE, un atout pour le rayonnement international des business schools françaises.

    Un autre sujet les rassemble : elles font partie des très rares femmes à la tête d’écoles de commerce, à l’instar de Catherine Leblanc (ESSCA) ou Isabelle Barth (EM Strasbourg).

    Dans cet univers quasi-exclusivement masculin, elles font encore figures d’exception. Ni l’une ni l’autre ne se risque à un lien entre cette spécificité et le succès de leurs écoles, mais la tentation est grande d’y voir la marque d’un management différent.

    « Je n’ai pas la prétention d’affirmer qu’un management féminin fonctionne mieux, explique Alice Guilhon. Mais la présence de femmes dans le comité de direction est une formule qui marche bien. »

    Plus clair, à l’écoute, participatif et délégatif, ouvert à la négociation et à l’échange : le leadership au féminin a sans doute des spécificités bénéfiques.

    Toutes deux insistent sur l’importance de la mixité dans les équipes dirigeantes. « Une discussion impliquant des directeurs des deux sexes est sans doute plus équilibrée et permet une variété de points de vue, d’où une décision plus riche et intéressante », confirme Catherine Lespine. De quoi inspirer les équipes dirigeantes de la majorité des écoles, où la révolution des mentalités reste à mener…

    G.M.

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