Initiatives étudiantes : un atout sur le CV, encouragé par les écoles

Dossier Grandes Ecoles : projet humanitaire, création d'entreprise, club thématiques... des gros plus sur le CV ! Suivre une formation en école de commerce ne se résume pas à des cours et des stages, comme on l’imagine trop souvent

Valentin Kuperman Le Bihan, ESSCA / projet "Les Petits Pères" : quatre amis et un sac pour homme.
Valentin Kuperman Le Bihan, ESSCA / projet "Les Petits Pères" : quatre amis et un sac pour homme.

    Suivre une formation en école de commerce ne se résume pas à des cours et des stages, comme on l’imagine trop souvent. C’est aussi l’opportunité de concrétiser des projets personnels ou professionnels, à haute valeur ajoutée.

    Projets humanitaires, création d'activité, clubs thématiques : les périodes de stage en entreprise ne sont pas les seules occasions de mettre à profit les acquis académiques. Pour profiter pleinement de toutes les possibilités offertes par les business schools, les étudiants ont tout intérêt à se lancer des défis et faire preuve d'imagination – avec de belles réussites à l'arrivée !

    Inutile de choisir un projet au hasard : la motivation est d’autant plus forte qu’il va dépendre d’affinités personnelles ou du constat d’un besoin.

    Une idée, un business ?

    Arnaud Bucaille, étudiant en master de management à l’ESDES, est parti d’une situation vécue par de nombreux camarades de promotion. Lors de leurs séjours académiques à l’étranger, nombreux sont ceux qui cherchent à sous-louer leur appartement. « Lorsque mon tour est arrivé, je me suis intéressé au sujet, et j’ai découvert qu’il n’existait pas de site dédié à la sous-location, explique le fondateur de e-sublet.fr. Cela m’a incité à combler ce manque, en compilant les annonces et en proposant, en service payant, des contrats de sous-location, des états des lieux types, etc. »

    C’est également un concours de circonstances qui a incité Alessandro Costantini et Guillaume Arthus, étudiants en 4e année à l’ESSCA, à créer ProAsso.

    Alors qu’ils recherchent des fonds pour leur groupe de théâtre, ils réalisent qu’il n’existe pas de dispositif mettant en lien les entreprises, sponsors potentiels, et les associations. « Nous avons conçu une base de données des projets associatifs, ainsi qu’une offre de services complète pour les entreprises – sélection des activités de sponsoring, gestion du budget, etc. », précise Guillaume Arthus.

    Un projet en lien avec ses goûts

    En dehors des constats qui ouvrent à des opportunités de business, les étudiants peuvent aussi se lancer dans un projet en lien direct avec leurs goûts et leurs connaissances. C'est par exemple le cas de Charles Ormières et Pierre-Arnaud Cassin, qui ont décidé de reprendre le Club Oenophoria, une association de l'EBS Paris. « Notre environnement personnel nous a immergés dans l'univers du vin depuis le plus jeune âge, raconte Pierre-Arnaud Cassin. Nous voulions donner aux étudiants l'opportunité d'apprendre et de partager cette passion avec nous, par des dégustations bimestrielles et des excursions dans les régions viticoles en France. Il s'agit d'un projet que nous souhaitions réaliser depuis très longtemps mais nous attendions d'avoir le relationnel et la maturité suffisante pour le mener à bien. »

    Qu’ils soient inscrits dans la vie associative ou menés en parallèle des études, tous les projets peuvent bénéficier de l’aide des écoles, à plus d’un titre.

    « Les rencontres avec des porteurs de projet et des professionnels fournissent d’autres points de vue, estime Nicolas Pinault, en 2e année à EDC Paris et fondateur du label de rock indépendant Zappruder Records. Mon projet est soutenu par EDC Capital, une structure propre à l’école qui fournit une aide personnalisée et/ou un apport financier. »

    Les écoles : un rôle à jouer

    Conseils des enseignants et des intervenants professionnels, communication, incubateur : l’environnement scolaire est une plus-value à formes multiples ! Pour Jean-Christophe Hauguel, directeur général adjoint de l’EM Normandie, ce rôle des écoles est primordial, tant l’implication dans des projets est formateur, par la mise en pratique des cours : « C’est une façon différente, pour les étudiants, de développer des compétences. Ils en sortent enrichis, personnellement et professionnellement. »

    D’autant plus que les projets peuvent déclencher des vocations ou ouvrir de nouvelles perspectives de carrière.

    Si Nicolas Pinault a choisi précisément EDC Paris pour son orientation entrepreneuriale, Guillaume Arthus et Arnaud Bucaille n’imaginaient pas que leurs projets pouvaient déboucher sur une création d’entreprise. « Nous allons sans doute profiter de l’incubateur de l’école dans la phase de développement », explique le premier, tandis que le second vise la montée en puissance de son site, avec des embauches à la clé. « Mon objectif est de structurer mon activité et la renforcer, confirme Arnaud Bucaille. Dès cet été, je compte lancer le site dans d’autres pays. » Actuellement en stage de fin d’études à New Delhi, Pierre-Arnaud Cassin réfléchit à son avenir professionnel : « Je travaille depuis plusieurs mois sur un concept qui permettrait de faire découvrir la gastronomie française à travers le monde, notamment en Colombie, et j’envisage bien entendu d’y intégrer la découverte du vin. »

    Des expériences à valoriser

    Même si elles ne débouchent pas sur un véritable projet professionnel, les initiatives des étudiants peuvent faire la différence aux yeux d’un recruteur.

    Pour Olivier Oger, président de l’ESPEME (Groupe EDHEC), « les projets sociétaux ou entrepreneuriaux sont une vraie plus-value sur un CV, ils ont intérêt à être mis en avant lors des entretiens d’embauche ».

    Encore faut-il en prendre conscience et réfléchir aux acquis de ces expériences – ce qui n’est pas toujours le cas. Il s’agit pourtant de mises en situation concrètes de ce que les étudiants apprennent : marketing, gestion de planning, communication, business plan, etc. Autant en profiter !

    « Les étudiants ne réalisent pas assez le rôle de ces projets dans leur formation, estime Jean-Christophe Hauguel. Bien souvent, ils les considèrent comme secondaires, presque de l’ordre de la vie privée ! Notre rôle est de leur expliquer l’impact de cette expérience sur leurs compétences professionnelles. » Un argument qui ne peut que séduire les entreprises. G.M.

    ZOOMS

    Tirant son nom de l’île où il concentre ses efforts, le projet Nosy Komba associe des étudiants de l’ESG Paris à ses actions en faveur du développement local. Laura de Reynal, en master 1 International Business, s’y rendra cet été pour la troisième année.

    « J’ai toujours souhaité faire quelque chose de différent, une expérience atypique. Lorsque l’ESG Paris s’est associée, en 2009, au projet Nosy Komba, une amie y a participé, j’ai eu envie d’essayer, et je n’ai pas pu m’arrêter ! Nosy Komba est une île isolée, près de Madagascar, où un projet global – la création d’un village – est mené depuis 1992.

    La dimension étudiante du projet passe par deux dimensions.

    Nous nous impliquons dans le fundraising pour financer les opérations. En école de commerce, on n’apprend pas à construire des maisons mais on connaît le marketing et la communication, c’est une occasion de mettre à profit nos compétences. Nous sommes aussi en charge de deux projets, l’un éducatif, l’autre agricole. Il faut être débrouillard et prendre des initiatives. La fondation OLPC France finance 160 ordinateurs pour l’école et nous forme ensuite pour accompagner leur utilisation auprès des élèves et des enseignants. On se rend ainsi utile, une fois sur place.

    J’aimerais travailler dans le business development, tout en continuant à participer au projet. D’un point de vue personnel, l’expérience m’apporte beaucoup.

    Certains éléments sont transférables dans la vie professionnelle : gestion et management en pratique, en tant que chef de projet, prise de décision, organisation, etc. Ma carrière rejoindra peut-être, un jour, l’humanitaire. Mais cette expérience me serait tout aussi utile sur des fonctions liées à la RSE (responsabilité sociale de l’entreprise), ou pour accompagner l’implantation d’une entreprise dans des pays en développement. »

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EM Normandie
    Marketing / Communication
    Clichy
    L'École Sécurité C-SRD
    Défense / Fonction Publique
    Paris
    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully