Frais de scolarité d'écoles : jusqu'où grimperont-ils ?

Une grande école coûte cher. Et ces dernières années ont encore vu de “belles” augmentations… Pourtant, on devine les limites de cette inflation.

Frais de scolarité d'écoles : jusqu'où grimperont-ils ?

    Une grande école coûte cher. Et ces dernières années ont encore vu de “belles” augmentations… Pourtant, on devine les limites de cette inflation.

    En vingt ans, ils ont été multipliés par deux et demi *. Les frais de scola­rité des écoles atteignent aujourd’hui des sommets, avec une moyenne se situant autour de 10 500 € l’année. Un investissement lourd pour les étudiants et un reproche récurrent fait aux formations.

    Comment justifient-elles ces augmentations (environ + 15 % en 3 ans) ?

    Le jeu en vaut-il toujours la chandelle ?

    Pour Loïck Roche, vice-président de la Conférence des grandes écoles et directeur général de Grenoble EM, il faut placer les choses dans leur contexte : « Une année à l’université coûte à l’État entre 11 000 et 14 000 €, toutes disciplines confondues. C’est la même somme pour une école de management. »

    Un développement coûteux

    La seule différence étant bien sûr le payeur, contribuables d’un côté, particuliers de l’autre, même si les deux ne s’excluent pas… L’augmentation de ces dernières années s’explique avant tout par la stratégie des écoles. Plongées dans le grand bain mondial, elles ont cherché un développement international, souvent coûteux. Certaines, comme l’Essec ou Skema Business School, ont même créé leurs propres campus à Singapour, en Chine ou au Brésil. Ensuite, la dimension “Recherche” étant un critère incontournable des classements, toutes rivalisent aussi pour attirer les meilleurs chercheurs (dont le salaire augmente mécaniquement) et les accueillir dans des laboratoires de pointe.

    Des frais très disparates

    Ces investissements pèsent sur le budget des écoles « qui misent beaucoup sur le marché de la formation continue, lequel ne grossit pas aussi vite qu’attendu ». Devant cette situation, l’augmentation des frais de scolarité reste la solution la plus simple et la plus rapide.

    Les frais exigés sont néanmoins disparates. L’EM Lyon, HEC et l’Edhec, l’Essec et ESCP Europe sont en tête des PGE (Programmes Grande école) les plus chers. Il faudra y débourser plus de 14 000 € par an, soit 42 000 € pour trois ans. Et l’augmentation est sensible puisque, en trois années seulement, les frais ont progressé de 20 % à HEC et l’Edhec, de 52 % à l’EM Lyon.

    Du côté des moins chères, on retrouve toujours Télécom EM, avec 6 650 € l’année (19 650 € pour l’ensemble du cursus). Des nombreuses autres écoles coûtent autour de 8 000 € l’année, comme ESC Troyes, ISG, Istec… Quand Toulouse BS, Rennes SB ou Inseec Business School affichent des frais autour de 10 000 €**. Les formations les plus réputées s’appuient aussi sur leur retour sur investissement. Un diplômé de l’Essec touchera plus de 45 000 € par an pour son premier poste,

    60 000 € trois ans plus tard. Cependant le rapport qualité/prix doit rester en phase avec la société, au risque de détourner les étudiants vers d’autres formations, comme les IAE (Instituts d’administration des entreprises). Déjà on entrevoit certaines limites : « Les écoles de haut de classement peuvent se permettre des augmentations car leur retour sur investissement reste excellent. Beaucoup d’autres atteignent un seuil où elles ne peuvent plus augmenter qu’à la marge », distingue Loïck Roche, qui prévoit une relative accalmie ces prochaines années. Mais l’excellence a bien un prix.

    CHIFFRE

    31 500 € c’est la somme moyenne à débourser pour les trois années d’un programme Grande école. (Source : Diplomeo, 2017-2018)

    Interview

    « Le crowdfunding pour financer ses études, ça a du sens »

    Herbert Castéran Directeur général de EM Strasbourg

    Vous avez annoncé un partenariat avec KissKissBankBank. De quoi s’agit-il ?

    Nous lançons en effet un partenariat avec cette entreprise, l’un des leaders du financement participatif en France. L’idée vient de notre positionnement : EM Strasbourg veut être le révélateur de la personnalité et des qualités de l’étudiant.

    Au-delà de lui donner des compétences, que fait-on réellement pour l’accompagner et lui ouvrir le champ des possibles ? L’aider à trouver des financements pour venir étudier chez nous est l’une des réponses.

    Comment l’idée est-elle née ?

    La genèse de ce partenariat, c’est une rencontre avec Adrien Aumont, l’un des cofondateurs de KissKissBankBank, qui est venu à l’école donner une conférence sur l’entrepreneuriat, un sujet qu’il connaît bien ! Autour de cette rencontre, nous nous sommes rendu compte que nous partagions beaucoup de perspectives. Étudier, cela représente des frais, mais c’est avant tout un investissement, un projet. Le crowdfunding pour financer ses études, ça a du sens.

    Que proposez-vous aux étudiants ?

    Dès la rentrée prochaine, ils auront un accès exclusif à la plateforme pour lancer leur collecte de fonds. Ils peuvent l’utiliser pour financer tout ou partie de leur formation, mais aussi pour tous les projets qu’ils souhaitent, acquérir un ordinateur, du matériel dont ils ont besoin… L’avantage est qu’ils seront certains de toucher la totalité de l’argent qu’ils auront récolté, car les frais de la plateforme seront intégralement pris en charge.

    Nous souhaitons donner le maximum de visibilité à ce système, qui est aussi un moyen de dire aux jeunes : votre énergie et votre personnalité nous intéressent, exprimez-les !

    Tendances 2018

    Classement 2018 des Ecoles de Commerce de Grade Master : Notre classement annuel pour s'y retrouver.

    → Classements thématiques : Top 10 des écoles pour l'international, Top 10 des écoles Investissements, Top 10 Excellence académique, Top 10 : relations entreprises.

    → Prestige, pédagogie, conseils de profs... comment choisissez-vous votre école ?

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