L'hôtellerie-restauration recherche toujours des saisonniers

Dans la plupart des stations balnéaires, la saison d’été se termine. Le moment pour les saisonniers de souffler ? Pas vraiment. Si certains en profitent pour prendre à leur tour des vacances bien méritées, les autres sont déjà sur le pont.

Saisonnière, Elsa, gagne le SMIC sans compter les pourboires et les heures supp. Employé l'été dans un restaurant, et l'hiver vendeuse dans une lunetterie (LP/Patrick Bernard.)
Saisonnière, Elsa, gagne le SMIC sans compter les pourboires et les heures supp. Employé l'été dans un restaurant, et l'hiver vendeuse dans une lunetterie (LP/Patrick Bernard.)

    Dans la plupart des stations balnéaires, la saison d’été se termine. Le moment pour les saisonniers de souffler ? Pas vraiment. Si certains en profitent pour prendre à leur tour des vacances bien méritées, les autres sont déjà sur le pont.

    Objectif : trouver un contrat pour la saison d’hiver

    . Chaque année, dans les stations de montagne, ils sont environ 100000 dans ce cas. Quatre fois moins que durant la période estivale. Mais là, pas de concurrence avec les étudiants qui, grâce aux contrats estivaux, mettent de l’argent de côté pour financer leurs études. L’hiver, les postes se partagent entre deux catégories de saisonniers. D’un côté, les sédentaires, autrement dit ceux qui habitent dans les stations et occupent plusieurs emplois, mais au même endroit. De l’autre, les saisonniers mobiles, c’est-à-dire ceux qui, d’une saison à l’autre, changent de lieu de travail. Certains retrouvent le poste occupé les années précédentes, d’autres en changent régulièrement. Pour ces derniers, la quête d’un nouvel emploi commence.

    Pôle emploi, missions locales, maisons locales des saisonniers, sites d'emploi… Ils doivent solliciter l'ensemble des intermédiaires du recrutement susceptibles de les mettre en relation avec le patron d'un hôtel, d'un restaurant, d'un bar ou d'une boîte de nuit. Autre possibilité : postuler auprès des grands opérateurs du tourisme qui embauchent chaque année des bataillons de saisonniers. Au Club Med, sur les 1600 recrutements prévus cet hiver, 75% concernent la France et ses 18 villages en montagne.

    Les grands opérateurs de tourisme embauchent

    « La grande majorité d'entre eux se feront dans la filière hôtelière, c'est-à-dire les métiers de l'hébergement, de la cuisine, du bar et du restaurant », précise Magali Aimé, directrice du recrutement pour les villages d'Europe et d'Afrique du Club Med. Nous recherchons notamment des serveurs, des femmes de chambre, des commis de cuisine, des barmans, des chefs de partie, des pâtissiers, des sommeliers. » Bref, des postes accessibles à tout niveau de qualification et d'expérience. « Au-delà de la compétence technique, le sens du service et de l'accueil ainsi que la maîtrise d'une ou plusieurs langues étrangères peuvent faire la différence », souligne Magali Aimé.

    Des compétences linguistiques également appréciées chez Belambra. « La maîtrise de l'anglais et du néerlandais, en particulier, sont des atouts », souligne Marcel Dandrau, le directeur des ressources humaines du groupe, qui prévoit de signer 900 contrats saisonniers pour ses 24 clubs ouverts l'hiver, en montagne mais aussi en bord de mer et à la campagne. « Deux cents dans les métiers de l'hébergement, 500 pour la restauration et 200 pour l'animation. » Mais 75% d'entre eux seront signés par des candidats ayant déjà fait leurs preuves cet été. Proposer des contrats bi-saisons, représentant huit ou neuf mois de travail, c'est l'un des grands avantages de ces géants du tourisme. Mais ce n'est pas le seul. « Un saisonnier peut faire carrière chez nous et prendre des responsabilités », assure Marcel Dandrau. Certains arrivent même à des postes de direction de club.

    L'AVIS DE...

    « Tous les types de profils ont une chance »

    Thierry GRÉGOIRE, président national de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih)-Saisonniers

    La crise a-t-elle un impact sur le recrutement de saisonniers dans les stations de sports d’hiver ?

    Que ce soit sur le littoral ou à la montagne, la situation économique n’a qu’un impact à la marge sur le volume d’emplois saisonniers proposés. Les embauches sont faites en amont, pour toute la saison. Or, il est difficile de prévoir plusieurs mois à l’avance quel sera le niveau de fréquentation. Donc, les hôteliers, restaurateurs et propriétaires de bar doivent constituer des équipes susceptibles de faire face à l’affluence. De plus, dans les stations de sports d’hiver, la conjoncture française a d’autant moins d’impact que la majorité de la clientèle est étrangère.

    Quels sont les profils recherchés ?

    Il y a des opportunités pour tout type de profil. Les candidats sans qualification particulière peuvent postuler à des emplois de serveur ou de plongeur. Et il y a de nombreuses offres pour le personnel classique des hôtels et restaurants, qu’il s’agisse des cuisiniers, des réceptionnistes, des femmes de chambre ou encore des maîtres d’hôtel.

    Quels sont les meilleurs moyens pour être recruté ?

    Concernant les outils, ils sont multiples. Il y a des sites d’emploi spécialisés dans l’hôtellerie et la restauration, des forums qui se déroulent à partir du mois d’octobre dans les stations de sports d’hiver, ou dans les grandes agglomérations les plus proches, et qui permettent de rencontrer directement des employeurs potentiels. Egalement à ne pas négliger, les réseaux sociaux qui sont de plus en plus utilisés dans notre profession, en particulier pour pourvoir des offres d’emploi urgentes. Quant aux candidats eux-mêmes, les plus recherchés sont ceux qui maîtrisent une ou plusieurs langues étrangères et qui font apparaître de bonnes qualités d’adaptation. Sans oublier une certaine polyvalence.

    Des forums/salons emploi à Paris et en région

    La grande saison des forums de recrutement pour l’hiver prochain débute ces jours-ci.

    Le 26 septembre, c’est le salon parisien LHR emploi , dédié aux professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, qui ouvre le bal. A la clé, près de 3500 postes durables et saisonniers à pourvoir. Cuisiniers, serveurs, femmes de chambre, concierges, personnels d’accueil… Il y en aura pour tous les profils!

    D'autres événements pour l'emploi se dérouleront dans les semaines suivantes partout en France, notamment au plus près des stations de sports d'hiver concernées. Quelques exemples : 400 postes seront à pourvoir dans les stations des Deux-Alpes et de l'Alpe-d'Huez (Isère) lors du salon de l'emploi saisonnier qui se déroulera le 14 octobre au Bourg-d'Oisans. Le lendemain, au centre des congrès de Chamonix (Haute-Savoie), 1500 contrats saisonniers seront proposés.

    Le 16, ce sera au tour du palais des sports de Morzine d’accueillir une cinquantaine de recruteurs… Dans les Pyrénées, le 17 octobre, près d’une centaine d’employeurs seront attendus à Saint-Lary-Soulan (Hautes-Pyrénées) pour le Forum transvalléen pour l’emploi saisonnier.

    Garder un œil sur Internet

    Pour ne pas passer à côté de ces opportunités, une veille sur Internet s’impose. A surveiller de près : le site événementiel de Pôle emploi (www.pole-emploi-evenements.fr), ceux des missions locales et des maisons des saisonniers.

    Dossier réalisé par Jean-Marc Engelhard

    Article paru dans le supplément éco du Parisien daté du lundi 23 septembre 2013.

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