Ecoles de Commerce : 3 questions à ... Frank Bournois

Entretien avec le directeur du CIFFOP et le nouveau président de la commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion.

Ecoles de Commerce : 3 questions à ... Frank Bournois

    En 2001 la commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion a été créé, sur un modèle analogue à la commission des titres d'ingénieur, pour valider et encadrer les certifications des écoles et la délivrance des Grades de Master.

    Entretien avec le directeur du CIFFOP et le nouveau président de la commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion.

    Après neuf années de présidence de Jean-Pierre Helfer, la commission poursuit ses missions avec une équipe partiellement renouvelée. Quels objectifs vous êtes-vous fixés ?

    On souhaite s'inscrire dans la continuité, avec les mêmes exigences de légitimité, de crédibilité et de qualité. Une dimension de qualité qui m'est chère concerne l'encadrement et la composition du corps professoral, ainsi que la production de recherche. Quand on a l'ambition de former des managers, l'encadrement est un facteur essentiel : comme pour l'ascension d'une montagne, on n'arrive pas au sommet sans chute mais le voyage est plus sûr. Une école sérieuse s'appuie sur des professeurs permanents, disponibles pour les étudiants pendant et en dehors des cours. Pour une formation de qualité, il faut également une production scientifique à la hauteur, qu'il s'agisse de cas pédagogiques, d'articles, de livres destinés aux professionnels, de business games, qui créent une pédagogie innovante au bénéfice des étudiants. Un objectif de la commission est la transparence des avis rendus. Entre l'absence de communication et un rapport exhaustif, nous avons opté pour une posture intermédiaire : la publication d'une synthèse des points forts et des recommandations, basée sur une sélection de critères. Les synthèses seront publiées sur un site internet accessible au grand public, et pourront aider les étudiants à comparer les écoles sur des éléments précis et vérifiés.

    Le secteur des écoles de commerce évolue sans cesse. Comment la commission peut-elle prendre en compte ces transformations ?

    Plusieurs enjeux doivent effectivement être pris en compte dans les critères d'évaluation. Les rapprochements et synergies institutionnels, avec des périmètres recomposés, sont une tendance lourde. Les écoles ont besoin demoyens humains, de locaux, de financements importants, qui sont souvent difficiles à réunir pour une seule école. Autre tendance, les demandes de visa pour les formations multisites en France et à l'étranger. Les partenariats sont une bonne chose, mais ils peuvent concerner des zones géographiques mal connues en termes d'excellence pédagogique. Un autre élément me paraît primordial : l'impact des formations sur la société. On doit s'assurer que les formations visées ne concernent pas des promotions disproportionnées par rapport aux besoins réels du marché. L'aspect qualitatif est également indispensable. Le contenu de la formation et la pédagogie sont-ils adaptés aux compétences professionnelles recherchées par les entreprises ? La commission va également prendre en compte la stratégie de développement des écoles. Comment les formations vont-elles évoluer, en termes de nombre d'étudiants, de corps professoral, de partenariats internationaux ? Cette approche prospective aide les écoles à réfléchir aux moyens nécessaires sur la durée et à envisager concrètement l'avenir. Elle permet aussi de comprendre la valeur ajoutée d'une formation, l'ADN d'une école : une stratégie qui changerait sans arrêt n'est pas dans l'intérêt des étudiants.

    Quel sera le portrait-robot de l'école de commerce dans les prochaines années ?

    Il va se décliner sous trois formes : les très grandes écoles de notoriété mondiale, avec une recherche comparable aux meilleures universités, un corps professoral de très haut niveau, des étudiants d'horizons géographiques très différents et amenés à intégrer des entreprises de dimension internationale ; les écoles européennes, multisites ou dans un seul pays mais avec une notoriété européenne ; les écoles dont l'ancrage est national, avec une taille plus petite, une pédagogie plus ciblée et une visée plus sectorielle, adaptée aux spécificités économiques locales. Pour les dix prochaines années, les enjeux concernent la diversité du corps professoral et la recherche de nouvelles méthodes pédagogiques. Il reste beaucoup à inventer en e-learning, en tutorat, en serious games. L'objectif actuel des écoles va se renforcer : former des managers opérationnels, à la tête bien pleine mais avec des idées et une vision, capables de transformer leurs connaissances en compétences professionnelles et comportementales.

    Propos recueillis par Gilles Marchand, et publié dans le supplément éco du journal LeParisien du 31 mai 2010.

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